Justice pour tous ... ou presque

Publié le par Angie

Alors que le monde judiciaire prépare sa grande mobilisation du 29 novembre, illustration parfaite des incohérences de la réforme Dati.

Les avocats ne comprennnent toujours pas les critères de cette décision de la refonte de la carte judiciaire. Comment le tribunal de grande instance (TGI) de Moulins, préfecture de l’Allier, pouvait-il être menacé de disparition ? Et pourtant, c’est bien ce que la ministre de la Justice, Rachida Dati, a annoncé le vendredi 16 novembre, au dernier jour de sa tournée de présentation de la réforme, région par région. 

Depuis cette date fatidique, Dominique Lardans, avocat, campe dans la cour du tribunal, l’écharpe tricolore accrochée sur la tente. Déterminé. "C’est symbolique, mais je peux vous assurer qu’on se battra jusqu’au bout pour qu’elle revienne sur cette décision absurde". La dizaine de magistrats et la vingtaine de fonctionnaires de justice ont gonflé les matelas, sorti les couvertures et ne traitent que les affaires urgentes. De leur côté, les avocats ont voté une grève « illimitée ». En désespoir de cause, trois d’entre eux, ainsi qu’une greffière, ont cessé de s’alimenter depuis la semaine dernière. Consternés, les habitants ont aussitôt témoigné leur solidarité.


Conséquences 
- pour ces professionnels : des cabinets trop éloignés et inrevendables, donc chute des revenus puisqu'augmentation des dépenses,
- pour les autorités : éloignement du centre pénitentière, donc allongement des transferts de détenus, ce qui augmente les riques d'évasion et d'accidents.
- pour  la population : éloignement = de plus longs déplacements, voir impossibilité de s'y rendre s'il n'y a pas de transport en commun. Les plus fragiles et les plus démunis seront les premiers à renoncer à la justice.

                               C'est beau de voir nos valeurs conservées !


De multiples aberrations
- le ministère de la Justice venait juste de débloquer 700 000 euros pour rénover et sécuriser le tribunal de Moulins, installé dans un ancien collège de jésuites du XVIIIe siècle. " La veille de la décision de suppression, deux portiques de sécurité ont été installés au rez-de-chaussée…"
- d’un simple point de vue environnemental, cette décision est complètement paradoxale, puisque l'éloignement engendre des déplacements voitures plus longs et intenses.

 - « D’un côté, on décentralise le RMI, les routes nationales, de l’autre, on supprime un à un les services publics dans les campagnes, constate Jean-Paul Dufregne, président du groupe communiste au conseil général de l’Allier. Aujourd’hui, à Moulins, c’est le tribunal, mais demain, ce sera l’hôpital… »


 « Aujourd’hui, le tribunal, demain, l’hôpital » ...et après demain l'éducation nationale, avec le remplacement d'1 fonctionnaire sur 2, alors que la génération de l'an 2000 (petit pic démographique) va arriver au collège !!

Publié dans France

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