Le thon rouge, n'en mangez plus !

Publié le par Angie

L’ICCAT (commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique), réunie à Antalya, en Turquie, a laissé passer une occasion précieuse pour remettre de l’ordre dans une pêcherie hors contrôle comme l’a prouvé la saison de pêche de cette année.

"L’ICCAT s'est révélée être totalement incompétente et a de nouveau manqué à son devoir de gestion durable d’une ressource marine commune", déclare le Dr Sergi Tudela, Responsable de la pêche au WWF Méditerranée. "L’ICCAT est sur son lit de mort, mais, malheureusement, elle a aussi emmené le thon rouge avec elle."
Une maigre proposition a été adoptée hier en Turquie, à l’initiative du Japon,pour que les entreprises impliquées dans la pêche au thon rouge puissent, si elles le souhaitent, participer à une réunion à Tokyo, afin de mener une réflexion commune sur la gestion de cette ressource. Il s'agit d'une acceptation officielle par l’ICCAT de la prise de pouvoir du marché sur la gestion de cette pêcherie, au détriment d’une politique basée sur les avis scientifiques.
La seule lueur d'espoir est l'introduction par l’ICCAT d'un « système de traçabilité permettant de suivre le thon depuis son lieu de pêche jusqu’au consommateur ». Mais le WWF estime que cette mesure est trop faible, difficilement applicable sans la mobilisation de moyens importants et qu’elle arrive trop tardivement.
L’ICCAT n'a pas été suffisamment audacieuse pour mettre en place le moratoire demandé par le WWF. L'idée d'une fermeture pluriannuelle de la pêche du thon rouge a pourtant été proposée par les Etats-Unis eux-même, fortement soutenu par le Canada. Mais ce sont d'autres pays (Union Européenne, Turquie, Japon…), fortement impliqués dans la surpêche, qui ont hélas été entendus. Le Maroc et la Tunisie ont même obtenu une augmentation de leur quota pour les trois prochaines années !
Le quota global de 29 500 tonnes restera donc le même pour 2008 alors qu’il était prévu qu’il diminue de 10 %.
« Il n’y a plus d’espoir pour le thon rouge, victime de l’incapacité des organisations internationales de gestion des pêches à faire prévaloir les enjeux écologiques. Trois semaines après le Grenelle de l’environnement et son retentissement à l’international, il est difficile de comprendre comment l’Union Européenne a pu participer à la mise à mort de cette espèce emblématique de la Méditerranée. » déclare Serge Orru, directeur général du WWF France.

Publié dans Consommation

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