Eco habitation

Publié le par Angie



Panneaux solaires, récupération des eaux de pluie, volets roulants automatisés... ce pavillon "bioclimatique" donne un coup de ciseau dans la facture énergétique, qu'il diminuerait de 35%.


Cette maison dans un quartier résidentiel en Gironde ressemble à n'importe quelle autre maison. Qualifiée de « bioclimatique », elle se dresse en rempart contre la surconsommation énergétique, soit adaptée au climat local, à la trajectoire du Soleil, protégée des vents dominants... Tout cela pour que la température intérieure soit régulée de la manière la moins artificielle possible, en modérant, voire en prohibant, le recours au chauffage ou à la climatisation.
Ce bon sens parfois ancestral, qui n'était pas la priorité dans l'immobilier ces dernières décennies, revient au goût du jour à l'heure où le réchauffement climatique devient préoccupant. En France, quelques initiatives à vocation bioclimatique sortent de terre ici et là, comme à Libourne ou à Bourg-lès-Valence dans la Drôme. Mais elles n'atteignent pas encore l'envergure de certains programmes à l'étranger comme le lotissement BedZed en Angleterre.

Le solaire
Dans le logement libournais, de grandes baies vitrées dans le séjour, orienté sud, optimisent le chauffage solaire d'appoint l'hiver et font profiter au maximum de la lumière du jour. Deux panneaux solaires sont perchés sur le toit et assurent 70 à 75% de la production annuelle d'eau chaude sanitaire. En période hivernale, ils sont relayés par la chaudière à condensation, à très haut rendement car recyclant la chaleur de la vapeur d'eau dégagée. S'ajoutent un chauffage au sol dit à « basse température » et une armature en briques sans joints solides renforçant l'isolation.

Récupération des eaux de pluies
Les eaux de pluie sont récupérées et redistribuées vers le lave-vaisselle et les toilettes. Ce système de récupération communique avec une citerne enfouie dans la pelouse, accessible via une trappe. Cette eau peut servir aux toilettes, au lave-vaisselle et au lavage de la voiture.

Fini la clim'
La remplacante de la climatisation est une ventilation nocturne qui rafraîchit les chambres la nuit tombée. Dans les chambres, la nuit, une bouche d'aération amène de l'air frais de l'extérieur. Les chambres sont mises en dépression par un petit moteur caché dans les combles, qui consomme à peu près autant qu'un réfrigérateur. C'est beaucoup moins cher (2000 €) et moins polluant qu'une climatisation réversible (6000 €), affirme IGC

Nouveaux équipements

Ces équipements sont complétés par une pointe de technologie : une série de capteurs et d'automatismes commandent le store banne et les volets roulants. Rien de spécial n'a encore été prévu pour l'éclairage, mais c'est à l'étude pour les prochaines constructions. En fonction des conditions météo, le capteur solaire et l'anémomètre (pas très discrets il est vrai) pilotent automatiquement le déploiement ou le retrait du store banne. Le premier est également couplé au moteur des volets roulants.
Une télécommande Impresario Chronis (fabriquée par Somfy, 250 €) actionne les moteurs de tous les volets roulants et du store. Elle permet de programmer des scénarios, en fonction de l'heure et des saisons. Par exemple, à l'heure du réveil, ajourer légèrement les volets de la chambre, lever à mi-hauteur ceux du séjour, puis les refermer complètement 1 heure plus tard quand il faut préserver la fraîcheur l'été, etc.

 

Amortissement rapide
Cette éco-habitation, qui s'étend sur quelque 140 m2, a été vendue 180 000 euros (295 000 € terrain inclus). Soit un coût de 12% supérieur à celui d'un logement sans ces aménagements bioclimatiques. Mais les économies réalisées à la clé représentent une diminution de 35% de la facture énergétique. Soit une économie de 150 à 180 € par an de gaz et d'électricité par an, et environ 100 € d'eau. Le surcoût de l'investissement bioclimatique est donc amorti au bout d'une dizaine d'années. Sans compter les crédits d'impôts, dont le taux grimpe à 40% pour les chauffe-eau solaires en particulier, et les subventions accordées par certains conseils régionaux ou municipalités.


Cette construction a anticipé la réglementation thermique 2005, qui est devenue applicable le 1er septembre. Depuis cette date, tous les logements neufs doivent permettre des réductions d'énergie de 15%. C'est la déclinaison du protocole de Kyoto, signé en 1997, et de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments de 2002. L'objectif consiste à diminuer cette consommation énergétique de 15% tous les cinq ans et à diviser par quatre les émissions de CO2 d'ici à 2040.

Publié dans Environnement

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